Victor Schoelcher

L'homme artisan de l'abolition de l'esclavage

Victor Schoelcherest un journaliste et homme politique français, né à Paris le 22 juillet 1804 et mort à Houilles le 25 décembre 1893.
Il est connu pour avoir agi en faveur de l'abolition définitive de l'esclavage en France, via le décret d'abolition, signé par le gouvernement provisoire de la Deuxième République le 27 avril 1848.
Il est également élu député de la Martinique puis de la Guadeloupe.

Il fait de courtes études au lycée Condorcet, côtoyant les milieux littéraires et artistiques parisiens3, faisant connaissance avec George Sand, Hector Berlioz et Franz Liszt.

Son père l'envoie au Mexique en 1828, aux États-Unis et à Cuba en 1828 jusque 1830 en tant que représentant commercial de l'entreprise familiale.
Lorsqu'il est à Cuba, il est révolté par l'esclavage. .

Son action pour l'abolition de l'esclavage

Le discours abolitionniste de Schœlcher évolue au cours de sa vie.
En 1830, dans un article de la Revue de Paris, « Des Noirs », après avoir fait une description terrible de la situation des esclaves, et montré comment l'esclavage transforme ces hommes en brutes, il se prononce contre l'abolition immédiate, car pour lui, « les nègres, sortis des mains de leurs maîtres avec l'ignorance et tous les vices de l'esclavage, ne seraient bons à rien, ni pour la société ni pour eux-mêmes... Je ne vois pas plus que personne la nécessité d'infecter la société active (déjà assez mauvaise) de plusieurs millions de brutes décorés du titre de citoyens, qui ne seraient en définitive qu'une vaste pépinière de mendiants et de prolétaires.... la seule chose dont on doive s'occuper aujourd'hui, c'est d'en tarir la source, en mettant fin à la traite »

De mai 1840 à juin 1841, il retourne aux Antilles et visite plusieurs habitations, parmi lesquelles celle de Troussaint Vaillant (Saint-James), dont le domaine et les esclaves appartiennent à l’État. Cette situation le révolte.

Après ce séjour aux Antilles, il se prononce pour une abolition immédiate et complète, et se consacre désormais entièrement à cette cause.

En 1848, Victor Schœlcher est nommé sous-secrétaire d'État à la Marine et aux colonies dans le gouvernement provisoire de 1848 par le ministre François Arago. Nommé également président de la commission d'abolition de l'esclavage, il est l'initiateur du décret du 27 avril 1848, signé à l'Hôtel de la Marine, qui abolit définitivement l'esclavage en France.
L'esclavage avait déjà été aboli en France, pendant la Révolution française le 16 pluviôse an II, puis rétabli par Napoléon Ier par la loi du 20 mai 1802.

Fin de vie

À la fin de sa vie, comme il ne s'était jamais marié et qu'il n'avait pas eu d'enfant, il décida de donner tout ce qu'il possédait ; il a notamment fait don d'une collection d'objets au Conseil général de la Guadeloupe, aujourd'hui hébergée au musée Schœlcher.
Victor Schœlcher est mort le 25 décembre 1893 à l'âge de 89 ans dans sa maison qu'il louait depuis 1876 au 26 rue d'Argenteuil, devenue depuis l'avenue Schœlcher, à Houilles dans les Yvelines.
Enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise, mais non incinéré bien qu'il en ait exprimé le souhait24, son corps fut transféré par décision de l'Assemblée nationale et du Président du Conseil de la République, Gaston Monnerville au Panthéon le 20 mai 1949 en même temps que les restes du Guyanais Félix Éboué (premier noir à y être inhumé) et également ceux de son père Marc Schœlcher, porcelainier de son état, car Victor Schœlcher avait exprimé désirer vivement être inhumé à son côté.

Sa vie maçonnique

Il adhère à la franc-maçonnerie, et est initié dans la loge parisienne « Les Amis de la Vérité » (Grand Orient de France), qui est à l'époque un atelier très fortement politisé, pour ne pas dire ouvertement révolutionnaire.
Il passe ensuite à une autre loge parisienne, « La Clémente Amitié ».
Il cesse toute activité maçonnique en 1844, lorsqu'il est radié par la chambre symbolique du Grand Orient de France, en compagnie de dix-sept autres frères de la loge « La Clémente Amitié », pour s'être opposé à la révision des statuts généraux de l'obédience et avoir soutenu le vénérable Bègue-Clavel.

La loge "La Clémente Amitié" connait une période de trouble, sous la présidence de Bègue-Clavel qui mène une offensive contre le conseil de l'Ordre du Grand Orient jugé trop conservateur et adresse un projet de réforme des statuts de l'obédience à tous les ateliers.
En retour, l'action étant considérée comme illégale, il est exclu de l'obédience et la loge suppimée. Elle est ensuite réactivée et reprise en main par des personnalités modérées comme l'avocat Marie-Auguste Desanlis1.
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