Co-inventeur, serait plus juste. Ses deux fils, Auguste et Louis, participèrent tout autant à la mise au point de cette invention qui allait modifier irrémédiablement le rapport au réel de l’humanité tout entière.
C’est bien le seul Antoine Lumière qui, le 28 décembre 1895, lors de la première projection publique du cinématographe à Paris, tourne la manivelle.
Antoine est né en 1840. Le choléra emporte ses parents quand il atteint ses 14 ans. Il trouve un père adoptif en la personne d’un peintre d’enseignes, avec lequel il fait son apprentissage. Il apprend la peinture et rencontre Nadar qui lui fait découvrir la photographie.
Auguste Lumière, son premier fils, voit le jour en 1862, année où il travaille dans un studio photographique. Entrepreneur, il emprunte pour acheter un fond de commerce et exercer la photographie à Besançon.
La famille s’agrandit avec Louis en 1864 et Jeanne en 1870.
Face à l’offensive allemande, la famille opte pour la sécurité et s’installe à Lyon. Antoine ouvre un studio photographique. Un simple baraquement en bois, mais la qualité de ses portraits en fait rapidement la coqueluche de toute la société lyonnaise.
Il construit un studio qu’il équipe d’une centrale électrique dans sa cave en 1879, quand la ville ne possède pas encore de réseau. Travailleur acharné, il tente d’améliorer chimiquement la qualité des ses clichés. Le dimanche, parents et enfants se retrouvent dans le laboratoire pour honorer les commandes.
Ils insolent, tirent les portraits, préparent les solutions chimiques. Ce sont ces dimanches studieux qui donnent le goût des sciences à Louis et Auguste, qui deviendront des inventeurs hors du commun. Ils suivent brillamment leurs études, mais de violents maux de têtes (probablement dus aux émanations chimiques) leur interdiront l’entrée à l’Ecole polytechnique.
Antoine Lumière possède une résidence d'été dans cette petite ville, alors cité balnéaire. Il y tourne notamment l'un des films les plus célèbre de l'histoire du cinéma mondial, qui terrifia les spectateurs de l'époque : "L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat".
C'est à Besançon qu'il est initié à la loge "Sincérité parfaite union et constante amitié réunies".
C’était le 22 décembre 1865. Il recevra tous les grades de la franc-maçonnerie dont le sommital, le 33e, et deviendra membre du Grand Collège des Rites en 1899. Son parcours maçonnique s’échelonnera sur près de cinquante années.
Il s’est affilié à la loge lyonnaise, "Étoile et Compas" (composée de scientifiques et d’élus locaux) en 1876. Auguste son fils y sera également est reçu en 1881. Il avait 19 ans.