Il est né le 11 novembre 1885, en Italie, à San Donà di Piave.
Il fut l’un des plus jeunes professeurs d’université de droit, lauréat de l’université de Pise. Il obtint son doctorat en droit à l’âge de 24 ans.
Dès 1921, il s’opposa de manière résolue à la montée violente du fascisme. br>Pour lui, "le fascisme ne fut pas seulement un ardent frémissement de jeunesse. Il fut le révélateur et le lien des intérêts de classe et fut le défenseur de la richesse avide de gain et de domination" .
Juriste et philosophe réputé, Silvio Trentin est nommé en novembre 1923 à la chaire de droit administratif et international à l’Institut supérieur des sciences économiques de Venise.
En mai 1925, il est signataire Manifeste des intellectuels antifascistes. Confronté au décret du 24 décembre 1925 qui impose aux fonctionnaires l’allégeance au régime, il choisit de s’exiler en février 1926 dans le Sud-ouest de la France
Après cinq années de résistance contre Mussolini, Silvio Trentin s'exila avec sa famille en Gascogne en 1926 puis à Toulouse en 1935. Il travaille quelque temps comme ouvrier typographe puis, en 1935, il ouvre une petite librairie au 46 rue du Languedoc.
C’est dans la librairie de Silvio Trentin que Raymond Naves, professeur de lettres à l'Université de Toulouse entrera en résistance. Il sera désigné pour devenir le maire provisoire de Toulouse au moment de la Libération. Il est capturé par les Allemands le 23 février 1944 et déporté à Auschwitz d’où il ne reviendra jamais. C'est Raymond Badiou deviendra alors Maire de Toulouse
En raison de l'occupation de la zone libre, les forces allemandes entrèrent à Toulouse en novembre 1942.
Silvio Trentin inspira le mouvement de résistance « Libérer et Fédérer », créé à Toulouse en 1942. Ce mouvement de résistance toulousaine s'étendra jusqu'à Marseille et Lyon.
Recherché par les nazis, Silvio Trentin fut caché dans la maison des résistants Élise et Roger Mazelier, membres actifs du réseau Morhange.
En décembre 1942, sept étudiants sont arrêtés à Toulouse par la police de Vichy pour avoir distribué des tracts et avoir inscrit, à la peinture, sur les murs et sur les portes cette date : « 1918 ».
Son fils Bruno Trentin fait partie de ceux-là, ainsi que Francis Naves, le fils de Raymond Naves, professeur français déporté en Allemagne, mort au camp d’Auschwitz.
Apprenant la chute de Benito Mussolini, il décide en septembre 1943 de rentrer en Italie du Nord pour participer au combat contre l’occupant nazi et ses alliés fascistes.
Arrêté et emprisonné, il meurt le 12 mars 1944, sans avoir connu la libération de son pays
Silvio Trentin était membre de la loge « La Parfaite Harmonie » à Toulouse.